Les biais cognitifs

Comment nos pensées nous trompent sans que nous le sachions
25 mai 2023 par
Les biais cognitifs
Gérald DUFLOT
 

Les biais cognitifs: Comment nos pensées nous trompent sans que nous le sachions...

Dans cet article, nous explorerons certains des biais cognitifs les plus courants, en fournissant des exemples précis pour illustrer comment ils peuvent influencer nos jugements et nos décisions, nous ferons un parallèle avec le monde de l'immobilier, pour le côté Vendeurs & le côté Acquéreurs.


I. Les biais cognitifs les plus courants

Les biais cognitifs sont des distorsions systématiques dans notre façon de penser qui nous conduisent à prendre des décisions irrationnelles et à tirer des conclusions erronées. 

Ces biais, qui sont le résultat de processus mentaux automatiques, peuvent affecter tous les aspects de notre vie, de nos choix quotidiens à nos interactions sociales, en passant par nos décisions professionnelles.

1. Biais de confirmation

  • Le biais de confirmation est la tendance à rechercher, interpréter et privilégier les informations qui confirment nos croyances existantes, tout en ignorant ou en minimisant les preuves contradictoires. 
  • Par exemple, imaginez une personne qui est convaincue que les vaccins sont dangereux. Elle va probablement chercher activement des articles et des témoignages qui soutiennent cette croyance, en ignorant les preuves scientifiques solides qui démontrent l'efficacité et la sécurité des vaccins.

2. Biais d'ancrage

  • Le biais d'ancrage se produit lorsque nous nous appuyons trop fortement sur une première information ou un premier point de référence lors de la prise de décision, même si cette information n'est pas pertinente ou fiable. 
  • Par exemple, lors d'une négociation, si la première offre est très basse, cela peut ancrer notre perception de la valeur de l'objet en question, ce qui rend plus difficile d'atteindre un accord satisfaisant pour les deux parties.

3. Biais de disponibilité

  • Le biais de disponibilité se manifeste lorsque nous évaluons la probabilité d'un événement en nous basant sur la facilité avec laquelle des exemples ou des instances similaires nous viennent à l'esprit. 
  • Si nous avons récemment entendu parler de plusieurs cas de vols dans notre quartier, nous pourrions surestimer la fréquence réelle de ces incidents, même s'ils sont statistiquement rares. 
  • Ce biais est également exploité dans les médias, où les histoires sensationnalistes et dramatiques ont tendance à occuper une place disproportionnée dans notre esprit.

4. Biais de représentativité

  • Le biais de représentativité se manifeste lorsque nous classons quelque chose en fonction de sa ressemblance avec un prototype ou une catégorie stéréotypée, plutôt que de tenir compte des statistiques réelles. 
  • Par exemple, si nous rencontrons une personne portant des lunettes et lisant un livre, nous pouvons automatiquement la considérer comme intellectuelle, même si cette inférence est injustifiée.

5. Biais de sur-confiance

  • Le biais de sur-confiance se produit lorsque nous surestimons nos propres compétences, connaissances ou prévisions futures. 
  • Cela peut nous amener à prendre des risques excessifs ou à ignorer les avertissements pertinents. 
  • Par exemple, les investisseurs peuvent surestimer leurs capacités à prédire les fluctuations du marché et prendre des décisions financières imprudentes.

6. Biais de récence 

  • Le biais de récence se produit lorsque nous accordons plus d'importance aux informations ou aux événements récents plutôt qu'à ceux du passé. 
  • Par exemple, lors d'une élection politique, les électeurs peuvent accorder plus de poids aux discours ou aux promesses récentes des candidats, plutôt qu'à leur bilan ou à leur expérience passée. 
  • Ce biais peut nous empêcher de prendre en compte les leçons apprises de l'histoire et de prendre des décisions basées sur des données plus complètes.

7. Biais de statu quo

  • Le biais de statu quo est la tendance à préférer maintenir la situation actuelle plutôt que de faire un changement, même si ce dernier est potentiellement bénéfique. 
  • Cela peut être dû à la peur de l'inconnu ou à l'aversion pour les perturbations. 
  • Par exemple, une personne peut hésiter à changer de travail, même si elle est insatisfaite, simplement parce qu'elle est habituée à son emploi actuel et craint les défis que pourrait présenter une transition.

8. Biais de jugement social

  • Le biais de jugement social se manifeste lorsque nous sommes influencés par les opinions ou les comportements des autres, même si ces derniers ne sont pas fondés sur des faits ou des preuves solides. 
  • Nous avons tendance à accorder plus de crédibilité et de confiance aux personnes qui sont socialement influentes ou perçues comme des experts, même si elles peuvent se tromper. 
  • Par exemple, l'effet de groupe peut nous amener à prendre des décisions irrationnelles simplement pour suivre la majorité, même si notre jugement individuel diffère.

9. Biais de surévaluation du soi

  • Le biais de surévaluation du soi est la tendance à surestimer nos propres compétences, talents ou contributions par rapport aux autres. 
  • Nous avons tendance à croire que nous sommes meilleurs que la moyenne dans divers domaines, tels que la conduite automobile, les compétences en communication ou même le jugement moral. 
  • Cela peut nous conduire à prendre des risques excessifs ou à ignorer les opinions et les conseils des autres, en sous-estimant leur valeur.

10. Biais de rétrospective

  • Le biais de rétrospective se manifeste lorsque nous réinterprétons les événements passés pour les rendre plus prévisibles ou plus inévitables qu'ils ne l'étaient réellement. 
  • Après un événement, nous avons tendance à surestimer notre capacité à prédire son issue et à minimiser les facteurs de chance ou de hasard qui y ont contribué. 
  • Par exemple, après une décision réussie, nous avons tendance à penser que nous avions une compréhension claire et une certitude élevée à l'époque, alors qu'en réalité, il y avait une part d'incertitude.

Conclusion:

Les biais cognitifs sont des pièges mentaux qui peuvent nous amener à prendre des décisions irrationnelles et à tirer des conclusions erronées. 

Comprendre l'existence de ces biais et être conscients de leur influence est le premier pas pour les surmonter. 

En remettant en question nos pensées, en recherchant activement des preuves contradictoires et en prenant en compte différentes perspectives, nous pouvons améliorer notre pensée critique et prendre des décisions plus équilibrées et éclairées. 

Enfin de compte, la connaissance des biais cognitifs peut nous aider à mieux comprendre notre propre esprit et à devenir des décideurs plus avisés.


Et si maintenant nous intégrions les Biais Cognitifs à l'univers de l'immobilier


II. Les Biais Cognitifs & l'immobilier côté Vendeurs

Les biais cognitifs peuvent également affecter les vendeurs immobiliers dans leur processus de prise de décision et de négociation. 

Voici quelques exemples de parallèles entre les biais cognitifs et les vendeurs immobiliers.

1. Biais de confirmation 

  • Les vendeurs immobiliers peuvent être enclins à rechercher des informations qui confirment leurs attentes ou leurs préférences concernant le prix ou la valeur de leur propriété. 
  • Ils peuvent ignorer les preuves contradictoires qui suggèrent que leur estimation initiale est trop élevée.

2. Biais d'ancrage 

  • Lors de la fixation du prix de vente, un vendeur peut être influencé par les premières offres ou estimations qu'il reçoit. 
  • Si une offre initiale est inférieure à ses attentes, cela peut ancrer sa perception de la valeur de la propriété, rendant difficile la flexibilité dans les négociations ultérieures.

3. Biais de disponibilité 

  • Les vendeurs immobiliers peuvent être influencés par des informations récentes ou des expériences vécues récemment. 
  • Par exemple, s'ils ont récemment entendu parler de transactions immobilières réussies dans leur quartier, ils peuvent surestimer la demande ou la valeur de leur propre propriété.

4. Biais de représentativité 

  • Les vendeurs peuvent être enclins à évaluer la valeur de leur propriété en fonction de celle des propriétés similaires dans le voisinage. 
  • Si une maison voisine s'est vendue à un prix élevé, ils peuvent supposer que la leur vaut également cette somme, même si d'autres facteurs peuvent entrer en jeu.

5. Biais de sur-confiance 

  • Certains vendeurs immobiliers peuvent surestimer la qualité ou les caractéristiques de leur propriété, ce qui peut les amener à fixer un prix de vente trop élevé ou à ignorer les conseils des professionnels de l'immobilier. 
  • Ils peuvent être trop confiants dans leur capacité à attirer des acheteurs et à obtenir le prix souhaité.

Résumons : 

Il est important pour les vendeurs immobiliers de reconnaître ces biais cognitifs et d'adopter une approche plus objective lors de la fixation du prix et des négociations. 

Ils devraient rechercher des informations pertinentes sur le marché, écouter les conseillers immobiliers SAFTI et prendre en compte les offres et les réactions des acheteurs potentiels de manière impartiale. 

La conscience de ces biais cognitifs peut aider les vendeurs à prendre des décisions plus éclairées et à atteindre des résultats plus satisfaisants lors de la vente de leur propriété.


III. Les Biais Cognitifs & l'immobilier côté Acquéreurs

Lorsqu'il s'agit d'acquérir un bien immobilier, les biais cognitifs peuvent jouer un rôle significatif dans le processus de prise de décision. 

Voici quelques exemples de parallèles entre les biais cognitifs et les acquéreurs immobiliers :

1. Biais de confirmation

  • Un acquéreur immobilier peut être enclin à rechercher des informations qui confirment ses préférences ou ses attentes concernant un bien immobilier particulier. 
  • Par exemple, s'il préfère les maisons de style colonial, il peut tendre à ignorer les aspects négatifs d'une maison contemporaine qui pourrait autrement répondre à ses besoins.

2. Biais d'ancrage

  • Lorsqu'un acquéreur immobilier commence sa recherche, il peut être influencé par le premier prix ou la première offre qu'il rencontre. 
  • Cet ancrage initial peut avoir un impact sur sa perception de la valeur du bien et influencer sa décision lors des négociations ultérieures.

3. Biais de disponibilité

  • Les acquéreurs immobiliers peuvent être influencés par les informations qui leur viennent facilement à l'esprit lors de l'évaluation d'un bien. 
  • Par exemple, si plusieurs amis ont récemment eu des problèmes de plomberie dans leur maison, un acquéreur peut surestimer la probabilité de rencontrer des problèmes similaires lors de l'achat d'une maison.

4. Biais de représentativité

  • Lors de l'évaluation d'une propriété, un acquéreur peut être enclin à la classer en fonction de sa ressemblance avec des modèles ou des stéréotypes. 
  • Par exemple, si une maison a une belle façade et un jardin bien entretenu, l'acquéreur peut automatiquement supposer que l'intérieur est également bien entretenu, même si ce n'est pas nécessairement le cas.

5. Biais de sur-confiance

  • Certains acquéreurs immobiliers peuvent surestimer leurs compétences en matière de négociation ou de prévision du marché immobilier. 
  • Cela peut les amener à prendre des décisions imprudentes, à surestimer la valeur d'un bien ou à ignorer les avertissements des agents immobiliers ou des experts.

En gardant à l'esprit ces biais cognitifs, les acquéreurs immobiliers peuvent adopter une approche plus réfléchie et rationnelle lors de leur processus de recherche et de prise de décision. 

Il est essentiel d'analyser les informations de manière objective, de considérer les différentes perspectives et de remettre en question les préjugés ou les attentes préexistantes. 

Faire appel à des professionnels de l'immobilier et rechercher des conseils impartiaux peut également aider à atténuer l'influence des biais cognitifs lors de l'acquisition d'un bien immobilier.


Les biais cognitifs
Gérald DUFLOT 25 mai 2023
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